Psychologue, auteure & conférencière

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Textes sur la psycho

APPRENDRE À VIVRE AVEC SON “TIGRE”

L’article qui suit, qui a été publié dans l’hebdo suisse Le Matin Dimanche et qui a été rédigé par la journaliste Fabienne Rosset à la suite d’une entrevue que je lui ai accordée, donne un avant-goût à la fois de mon nouveau livre “Cessez de nourrir votre tigre – Ne laissez plus l’anxitété diriger votre vie” et de la conférence gratuite que je donnerai sur Zoom le 12 avril prochain, 19 h, pour souligner son lancement.


Au lieu de faire une guerre énergivore à l’anxiété, lui faire une place améliore la qualité de vie.

Le tigre de l’anxiété est indomptable. Pas la peine d’essayer de le mater; au contraire, il faudrait plutôt regarder le fauve droit dans les yeux pour lui signifier qu’on ne nie pas qu’il nous effraie mais qu’on ne veut plus attendre qu’il arrête de rugir pour prendre les commandes de notre vie. On avancera avec lui. C’est ce que propose la psychologue québécoise Sylvie Rousseau, qui file la métaphore féline tout au long du livre qu’elle lui consacre.

Pourquoi la métaphore du tigre?
Dans l’approche de la thérapie d’acceptation et d’engagement (l’ACT),on utilise souvent des métaphores pour aider à comprendre ce qu’on veut signifier. Le tigre est une façon de dire que lorsqu’on ressent de l’anxiété et qu’on la nourrit par notre discours, nos peurs, nos inquiétudes excessives, elle grossit et, à un moment donné, notre temps n’est plus utilisé qu’à nourrir ce tigre plutôt qu’à être investi à faire des activités importantes à nos yeux, à rencontrer des gens qui comptent vraiment. Cette métaphore illustre à quel point lorsque je nourris l’anxiété, elle grossit et m’empêche de mener la vie que je veux mener.

Au lieu de le chasser, il faudrait vivre avec?
Avec l’ACT, on n’essaie pas de chasser le tigre, de le dompter, mais de reconnaître qu’il est là et de moins le nourrir. En présence du tigre, je continue à avancer, à faire des pas même les plus petits soient-ils, en direction de ce qui compte. C’est une autre manière d’envisager l’anxiété. Plutôt que de chercher à la gérer et d’essayer d’en réduire les symptômes, l’accent est plutôt mis sur leur acceptation.

Le vrai problème est donc moins l’anxiété que ce qu’on fait…
Oui. Quand elle est là, on passe beaucoup de temps à ruminer, à ressasser, alors que c’est du temps qu’on pourrait consacrer à ses enfants, son conjoint ou ses amis. On pourrait être là mais on ne l’est pas, car on est pris par nos pensées. Ça peut aussi mener à refuser des invitations, des promotions, des opportunités parce que l’anxiété fait croire que quelque chose de terrible nous attend.

Si lutter contre engendre plus de problèmes que l’anxiété elle-même, que faudrait-il faire?
Au lieu de lui faire la guerre, il faudrait plutôt l’accepter. Ce qui ne veut pas dire l’aimer. Quand je vois que mes pensées se dirigent vers un futur qui me fait peur, il s’agit de les observer sans prendre parti, de se demander si elles sont utiles, de se remettre dans l’ici et maintenant puis d’agir en fonction de ce qui compte pour moi en présence de l’anxiété. C’est ce qu’on appelle des actions engagées.

Si on arrête de nourrir le tigre, est-ce qu’il finit par disparaître?
Si on veut qu’il disparaisse, on recommence à être dans la lutte et cela demande de l’énergie qu’on ne consacre pas à la vie qu’on veut mener. Parfois on s’aperçoit que quand on ne lui accorde pas toute la place, le tigre est moins là, il nous a faussé compagnie pendant un petit moment, voire pendant des années, et il peut réapparaître sous d’anciens habits, ou de nouveaux. Il ne prend pas toujours le même visage, mais quand il se manifeste, on peut lui dire qu’on le reconnaît et que s’il veut prendre place à côté de nous, il peut, mais pas question de lui laisser les commandes.

 

MÉDITATION DE TYPE PLEINE CONSCIENCE

.Installez-vous confortablement, en position assise. Posez vos mains sur vos cuisses. Relâchez la tension dans vos épaules. Fermez les yeux ou encore gardez-les mi-clos en regardant par terre ou en fixant un point devant vous, à votre convenance. Ressentez les sensations de toucher ou de pression, là où votre corps est en contact avec le sol ou la chaise sur laquelle vous êtes assis afin de bien vous enraciner.

• Prenez conscience de votre respiration, des sensations physiques quand vous inspirez et expirez. Soyez conscient de son rythme. N’essayez pas de la contrôler de quelque façon que ce soit. Laissez votre corps respirer comme il le veut.

• Prêtez attention aux sensations dans votre corps et, s’il y en a, aux zones de tension qui s’y logent. Puis reprenez contact avec votre respiration.

• Il se peut que votre esprit s’agite ou que des distractions vous entraînent ailleurs. Si cela survient, ne leur accordez pas d’attention. Faites le choix conscient de revenir à votre respiration, qui est votre point d’ancrage, aussi souvent qu’il le faudra.

• Accueillez vos émotions. Permettez-leur d’exister telles qu’elles sont et quelles qu’elles soient. Observez-les tout en continuant à bien respirer. Restez présent et ouvert à ce que vous éprouvez et aux sensations qu’elles produisent dans votre corps. Laissez être ce qui est.

• Votre attention peut être attirée par des sons ou des odeurs. Sans les juger ou tenter de les filtrer, notez-les, puis redirigez-la sur votre respiration.

• Quand vous serez prêt, connectez-vous aux sensations de votre corps, à votre respiration, puis ouvrez les yeux.

ATTENTION AUX PENSÉES QUE VOUS ARROSEZ! 

En cette période de pandémie, portez particulièrement attention au type de pensées que vous nourrissez, qui peuvent alimenter l’anxiété. Tout comme vous n’achetez pas toutes les gommes, friandises, revues et diverses babioles qui se trouvent près des caisses enregistreuses à l’épicerie, n’achetez pas tout ce que votre tête vous raconte. Tout ce qui nous passe par la tête ne mérite pas que nous nous y attardions. Comparons cela à une boîte de courriels qui contient une foule de messages. Certains sont pertinents et nécessitent une réponse tandis que d’autres auraient intérêt à être ignorés, comme c’est le cas lorsqu’une personne que vous ne connaissez pas vous écrit pour vous annoncer que vous hériterez d’une grosse somme d’argent.  

Vous ne prenez pas au pied de la lettre tout ce que vous lisez sur les médias sociaux, sur Internet, dans les journaux ou dans les magazines, pas plus que tout ce que vous entendez à la radio ou à la télé. Lorsque vous recevez des appels de télémarketing que vous jugez indésirables, vous raccrochez, n’est-ce pas? Vous êtes invité à considérer vos pensées de la même façon, à ne pas les traiter comme si elles étaient toutes utiles.

Elles le sont lorsqu’elles vous donnent la possibilité d’identifier de véritables dangers, de résoudre des problèmes concrets, de fabriquer des choses, d’agir pour le mieux. Les pensées sont également utiles lorsqu’elles sont au service de vos valeurs, qu’elles contribuent à donner du sens à votre vie, qu’elles vous permettent d’être la meilleure version de vous-même et d’avancer en direction de ce qui est important pour vous. Ne perdez pas votre temps à argumenter avec elles, à vous faire l’avocat du diable, à essayer de savoir si elles sont vraies ou fausses. Misez plutôt sur leur fonction : vous aident-elles à améliorer votre qualité de vie?

UNE INCROYABLE MACHINE À RACONTER DES HISTOIRES

Notre esprit ne se lasse pas de nous raconter des histoires. Il s’y consacre à temps plein! À longueur de journée, en continu. Certaines histoires reposent sur des faits mais, la plupart du temps, il s’agit de perceptions, de suppositions, d’évaluations, de comparaisons, de conclusions hâtives, de croyances. Notre esprit porte des jugements sur tout et sur rien, sur nous-même, sur les autres, sur le monde qui nous entoure. Il interprète le passé, le présent et le futur.

Il n’y a rien de mal à vous raconter des histoires pourvu que vous demeuriez conscient qu’elles en sont, même si elles semblent plausibles. Vous ne pouvez empêcher votre tête de penser, mais vous avez le choix de vous agripper à vos pensées ou de vous en distancier. Prenez conscience de votre discours intérieur qui peut créer ou amplifier un état intérieur inconfortable.

De la même façon, vous avez la possibilité de ne pas centrer votre attention sur les pensées rattachées à l’anxiété et de ne pas les alimenter. Le but n’est pas de chasser les pensées désagréables ou indésirables qui surgissent dans votre esprit, mais de les voir pour ce qu’elles sont : des pensées, ni plus, ni moins.  

Reconnaissez simplement leur présence un peu comme si vous étiez assis dans un parc, plongé dans la lecture de votre roman préféré. Vous n’avez pas besoin de lever les yeux chaque fois qu’un écureuil, un enfant qui court ou des amoureux qui s’embrassent traversent votre champ de vision. Il en est de même pour vos pensées. Lorsque vous constatez que votre esprit erre, ramenez-le avec bienveillance dans le ici et maintenant et continuez de faire ce que vous étiez en train de faire. 

SOYONS COOL AVEC L’ANXIÉTÉ

Nous pouvons apprendre à vivre avec l’anxiété sans qu’elle prenne toute la place, qu’elle contamine notre quotidien et qu’elle nous empêche d’aller de l’avant avec notre vie.

Lorsque nous la laissons être aux commandes de notre vie, nous pouvons passer à côté de beaucoup de choses et rester coincés dans une lutte pour tenter de nous en débarrasser. Cette lutte engendre d’ailleurs plus de problèmes que l’anxiété elle-même. Elle nous amène à consacrer beaucoup de temps et d’énergie à essayer de contrôler ce que nous ne pouvons manifestement pas contrôler, c’est-à-dire nos pensées, nos émotions, nos sensations physiques.

Essayer de ne pas penser à quelque chose ou de ne pas ressentir quelque chose ne fonctionne pas, du moins à long terme. Cela crée même l’effet inverse. Plusieurs personnes adoptent pourtant toutes sortes de stratégies pour éviter de ressentir l’inconfort de l’anxiété. Certains la fuiront dans l’alcool, la drogue, les médicaments, la bouffe, le sommeil, le travail excessif. D’autres s’isoleront, se replieront sur eux-mêmes, se retireront. D’autres encore seront là, sans y être vraiment, ne parleront pas, refuseront des invitations ou quitteront les lieux plus tôt, submergés par leurs pensées ou leur malaise intérieur.

Nous pouvons choisir quelles émissions de télé nous voulons regarder, mais nous ne pouvons en faire autant quand il est question de ce qui se passe sur notre écran intérieur. Nous pouvons toutefois choisir de ne pas centrer notre attention sur les pensées, les émotions et les sensations physiques rattachées à l’anxiété, et de ne pas les nourrir. De ne pas nous y accrocher. D’observer simplement leur présence. J’entends certains qui diront : « Bien plus facile à dire qu’à faire! ». Certes. Il s’agit d’un entraînement par lequel nous en arrivons à prendre de la distance par rapport à ce que notre tête nous raconte et à ne pas prendre nos pensées pour des faits.

Agissons sur les choses sur lesquelles nous avons du contrôle, réglons les problèmes que nous pouvons régler, réduisons et éliminons les stresseurs sur lesquels nous avons prise, mais approchons la situation différemment lorsque l’anxiété se manifeste. N’attendons pas de ne plus la ressentir pour agir en direction de ce qui est important pour nous.

 

À QUOI BON AJOUTER DE LA SOUFFRANCE

La souffrance fait partie du voyage. Jeune ou vieux, elle croisera notre route tôt ou tard. Certains ont le bonheur plus facile, mais personne n’est à l’abri de la douleur physique ou morale. Nous pouvons toutefois apprendre à mieux composer avec celle-ci, en cessant d’ajouter des étiquettes négatives à ce que nous vivons, de lutter avec ce que nous pensons et ressentons, d’imaginer des histoires dramatiques, de faire des comparaisons qui mènent nulle part, de nous poser d’interminables questions sans réponse.

N’ajoutons pas de souffrance à notre souffrance. Accueillons-la telle quelle est, non pas comme notre tête nous dit qu’elle est. Faisons ce qui est en notre pouvoir pour l’alléger, mais ne l’alimentons pas par un discours intérieur qui nous blâme et nous accable et par des stratégies d’évitement qui nous empêche de poser des actions en direction de ce qui est important pour nous.

      

OUI À LA GRATITUDE

Êtes-vous de ceux et celles qui ne voient que ce qui a mal été durant la journée? Un coup de fil qui vous a mis les nerfs en boule, une remarque contrariante, une dépense imprévue, le projet de la fin de semaine qui tombe à l’eau, le patron qui vous refuse une journée de congé, un embouteillage monstre, le mauvais temps qui vous oblige à reporter l’activité que vous aviez prévue, une mésentente avec votre amoureux ou votre amoureuse… Vous êtes triste, déçu, frustré. Et c’est bien légitime. Là où le bât blesse, c’est de ressasser la tristesse, la déception ou la frustration, si bien qu’elle contamine le reste de la journée et qu’elle empêche d’apprécier les bons moments.

Dans cette journée, il y a aussi eu une blague amusante de votre collègue de travail, un gentil compliment que vous a adressé un ami, un inconnu qui vous a salué en souriant, un merci chaleureux de votre voisine, les bras chargés, à qui vous avez ouvert la porte, votre ado qui vous a rendu service sans que vous ayez eu à le lui demander, votre tout-petit qui vous a fait un gros câlin en s’exclamant Je t’aime comme tout ce qui se peut et tout ce qui se peut pas!, votre conjoint qui vous a préparé un verre de jus d’orange bien frais…

Que retiendrez-vous à la fin de votre journée? Que raconterez-vous en arrivant à la maison? À quoi penserez-vous lorsque vous poserez la tête sur l’oreiller?

Peu importe ce qui est survenu durant la journée, prenons le temps de cueillir ces instants de bonheur qui nous ont fait chaud au coeur, de les apprécier. Remarquons chaque jour les choses qui nous arrivent et qui ensoleillent notre vie : la satisfaction liée à la réalisation d’une tâche ou d’un projet, la fierté d’une réussite, l’annonce d’une bonne nouvelle, la joie de rencontrer un ami, le baiser de l’être aimé, la spontanéité d’un enfant, la beauté d’un coucher de soleil, le parfum d’une fleur… Prenons le temps de nous imprégner de ces petits moments et de reconnaître ce que la vie nous offre de beau et de bon. Lorsque nous la cultivons, la gratitude oriente le regard que nous avons sur la vie. Elle suscite et nourrit les émotions agréables, telles que la joie, le plaisir, l’émerveillement et la sérénité.

Chaque jour, je vous invite à vous entraîner à la gratitude et le soir venu, avant de vous endormir, à récolter ces moments qui vous ont mis un sourire aux lèvres, vous ont attendri ou ont gonflé votre cœur d’un sentiment de bien-être. Ce tout petit exercice, lorsqu’il est pratiqué régulièrement, est un puissant moteur de bien-être.

VITE, VITE, VITE

La vie va vite. Vite, vite, vite, dépêche-toi pour ne pas être en retard à l’école. Vite, vite, vite, on mange une bouchée sur le pouce entre deux réunions. Vite, vite, vite, pas le temps de prendre notre pause. Vite, vite, vite, pas une minute à perdre entre nos rendez-vous. Vite, vite, vite, on prépare le souper à la course. Vite, vite, vite, on supervise les devoirs des enfants, on joue un peu avec eux et on les met au lit. Vite, vite, vite, on part une brassée de lavage et on en plie une autre pendant les annonces publicitaires de notre émission préférée. Puis, quand on réussit à s’asseoir pour souffler un peu, on cogne des clous sur la causeuse et on rate la fin de notre émission. Ouf!

Et quand vient la fin de semaine, vite, vite, vite, place aux commissions et à tout ce qui se trouve encore sur notre liste. Si les vacances peuvent arriver, nous répétons-nous! Lorsqu’elles sont enfin là, avons-nous un horaire aussi chargé que le reste de l’année, à courir d’une activité à l’autre sous prétexte d’en profiter pleinement? Nous disons-nous que ce sera une belle occasion pour terminer toutes sortes de corvées : ménage, réparations, peinture, classement? Ou prenons-nous le temps de nous la couler douce et de laisser de la place à l’imprévu, à l’humeur du moment, aux activités ou aux visites improvisées?

Ne comptons pas que sur les vacances pour ralentir le rythme. Développons l’habitude de nous accorder des pauses chaque jour, ne serait-ce que quelques minutes. Durant la fin de semaine, ayons rendez-vous avec nous-mêmes, une petite heure juste pour nous, à l’abri des sollicitations de toutes sortes, pour refaire le plein. Toute l’année, pour protéger notre santé physique et mentale, gardons en tête les 3 R : du temps pour être en Relation, du temps pour nous Récréer et du temps pour nous Reposer.  N’attendons pas que notre corps nous lance des SOS d’épuisement avant de prendre soin de nous. Avant de craquer, il nous envoie des signes de détresse qui perdurent : nous sentir sans cesse sous pression, être à fleur de peau sur le plan émotionnel, être extrêmement fatigués, constamment épuisés, éprouver des problèmes de concentration.

Soyons vigilants. Ne nous faisons pas accroire que cette cadence accélérée n’est qu’une façon de s’éclater. Afin de conserver notre équilibre au quotidien et de mieux gérer les crises que nous avons à affronter, il est souhaitable de diversifier notre investissement, de ne pas focaliser sur un seul aspect de notre vie et de mettre la pédale douce par moments.

Que pourriez-vous faire aujourd’hui, cette semaine, pour ralentir le rythme?

VOYAGER PLUS LÉGER

Quand vous partez en voyage, que ce soit pour quelques jours à trois heures de chez vous ou pour un mois à l’autre bout du monde, est-ce que vous voyagez léger? Est-ce que vous apportez beaucoup de choses au cas où…? Est-ce que vous angoissez à l’idée d’oublier un petit quelque chose?

Rendu dans l’auto ou dans l’avion, est-ce que vous vous tracassez? “Ai-je bien éteint toutes les lumières? Et les ronds de la cuisinière? Verrouillé les portes? Celle du garage aussi? Le voisin viendra-t-il, comme convenu, chercher le courrier et arroser les plantes? Est-ce que la nourriture sera bonne? La chambre d’hôtel confortable? S’il fallait qu’il y ait des punaises de lit… Ou que je perde mon portefeuille. Et la température? J’espère au moins qu’il ne pleuvra pas.”

Arrivé à destination, faites-vous preuve d’ouverture à l’endroit des gens que vous rencontrez? Ou vous méfiez-vous d’eux, craignant de vous faire avoir lorsqu’ils s’adressent à vous. Plutôt que de prendre à la légère certaines situations, vous fâchez-vous, répondez-vous avec arrogance ou affichez-vous à outrance de la fermeture. Cette hypervigilance réduira sans doute un certain nombre d’inconforts, mais ce genre d’attitude risque aussi de vous priver de rencontres qui auraient pu être intéressantes et de découvertes de toutes sortes.

Dans le long voyage qu’est notre vie, est-ce que nous traînons dans nos bagages des choses qui appartiennent au passé et qui continuent de peser lourd? De mauvais plis qui nous empêchent de prendre notre envol? Des croyances qui freinent notre créativité et notre élan? Des regrets profonds? Un lot de culpabilité? De vieilles rancunes? Y a-t-il dans notre sac à dos un futur que nous appréhendons? Des peurs qui nous gâchent l’existence? Des Je n’y arriverai jamais. Des personne ne voudra de moi? Des non que nous n’osons dire? Des je ne suis pas capable?          

Ne serait-il pas temps de faire l’inventaire de ce que nous transportons et de déposer l’excédent de bagages.

 

NE PAS CONFONDRE PAPILLONS ET AMOUR

Toutes et tous, nous aimons ressentir des papillons. Ils nous donnent l’impression d’être tellement vivants. Et nous procurent un tel plaisir! Les émotions et les sensations que nous éprouvons en présence de cet être qui nous a fait tourner la tête sont d’une incroyable intensité. Elles nous habitent complètement. Nous en savourons chaque parcelle avec délice et volupté.

Lorsque nous ne sommes pas en sa compagnie, nous pensons presque continuellement à cette personne spéciale qui a fait chavirer notre cœur et nous comptons les heures qui nous séparent de notre prochain rendez-vous amoureux. Notre cœur fait trois tours quand nous la revoyons.

La plupart des gens ressentent ces papillons lorsqu’ils sont nouvellement en amour. Ils sont alors en amour, mais avec l’amour. Avec ce qu’ils ressentent à l’intérieur d’eux. Avec la magnifique image que l’autre leur renvoie d’eux.

Le sentiment amoureux, le vrai, a besoin de temps pour se développer. Il nécessite de connaître l’autre, tel qu’il est vraiment. Dans cette première étape de la vie amoureuse qu’est la passion, nous nous montrons sous notre meilleur jour et nous ne voyons bien que ce que nous voulons voir. La vision de notre partenaire est alors idéalisée, incomplète. Nous portons notre attention sur nos ressemblances, sur les intérêts que nous avons en commun, sur les qualités que nous découvrons. Nous nions nos différences et taisons les petites choses qui nous dérangent.

Dans notre empressement de vouloir connaître notre nouveau partenaire, il peut nous arriver de vouloir mettre notre cœur sur la table dès les premières rencontres, de confier, sans retenue, nos blessures profondes, nos expériences malheureuses, nos plus vifs regrets. Nous avons tout intérêt à freiner notre ardeur et à nous rappeler que ce type de dévoilement de soi devrait se faire de façon progressive, une fois que le lien de confiance est établi.

Aussi intense qu’elle puisse l’être, la passion n’est qu’une étape au sein d’une relation amoureuse. Tôt ou tard, habituellement entre six et dix-huit mois, les papillons tels que nous les avons connus au début de la relation s’envoleront. Plusieurs croiront alors que l’amour s’est aussi envolé. Le fait de confondre papillons et amour amène certaines personnes à mettre un terme à leur relation, à rechercher d’autres papillons au sein d’une nouvelle relation et à répéter ce scénario.

Même si les papillons finissent par se métamorphoser, cela ne signifie évidemment pas de nous contenter d’une vie amoureuse sans passion. Le défi est de cultiver les papillons au sein de notre couple, de mettre du pétillant dans notre relation et de recréer ces moments où nous cherchons à séduire l’autre, où nous le complimentons, où nous posons de petits gestes attentionnés et affectueux à son égard.

Il n’est jamais trop tard pour ce faire. Puisque ce n’est pas dans l’inaction que les choses vont changer, identifiez ce que vous êtes disposés à faire dès aujourd’hui pour redonner vie à vos papillons si vous les avez laissés s’envoler.

 

COMMUNIQUER : BIEN PLUS QUE DU BLABLA

Certains parlent plus que d’autres. Ils ont toujours des choses à dire ou à raconter. Leurs anecdotes sont savoureuses, croustillantes, amusantes. On leur reproche, parfois, de prendre beaucoup de place, trop de place. D’autres préfèrent écouter, prennent le temps de le faire. Ils sont un bon public pour les personnes qui ont la parole facile, les envient parfois. Que nous soyons émetteur ou récepteur, nous avons un rôle important à jouer afin que la communication se passe bien.

En tant qu’émetteur, demandons-nous quelle est notre intention, c’est-à-dire précisons ce que nous voulons dire ou obtenir afin d’être en mesure de l’exprimer clairement à l’autre de sorte qu’il n’ait pas à lire entre les lignes. Même si nous aimons parler, évitons les longs monologues et ne nous éparpillons pas en sautant du coq à l’âne  pour ne pas perdre l’attention de l’autre. Ne mettons pas tout dans le même panier en faisant des généralisations et en utilisant des toujoursjamaischaque fois, qui risquent de mettre la personne avec qui nous nous entretenons sur la défensive. Mettons-nous plutôt à sa place et demandons-nous comment elle se sentira ou réagira face à nos propos. De cette façon, nous nous abstiendrons de jugements, ne l’affublerons pas d’étiquettes, ne lui ferons pas la morale et ne lui adresserons pas de remarques désobligeantes.

Apprenons à nous exprimer de façon constructive et non accusatrice. Afin de ne pas blâmer l’autre, il est suggéré de parler à la première personne. Ainsi, nous pouvons dire: Je suis déçu que tu n’acceptes pas de m’accompagner au cinéma, plutôt que: Tu me fais de la peine en refusant mon invitation. Faisons attention afin de ne pas déguiser le message au « je » en nous servant du « je » pour critiquer l’autre. Je te trouve blessant est un exemple « d’un faux je » qui peut susciter une attitude défensive chez l’autre. Il serait préférable de dire quelque chose comme : Je suis blessé par tes paroles. Rappelons-nous que le message en « je » comporte cependant des risques lorsque la relation n’est pas égalitaire.

Quand nous sommes dans la position de récepteur, laissons l’autre exprimer sa pensée jusqu’au bout, sans l’interrompre. Démontrons-lui notre intérêt en lui posant des questions : Comment tu vois ça? Comment tu te sens? Qu’est-ce que tu veux?  Encourageons-le à parler en lui disant, par exemple : Je t’écoute. Continue. Ne pensons pas à ce que nous avons l’intention de lui répondre, consacrons-lui toute notre attention. Regardons-le, ne faisons pas autre chose lorsqu’il s’adresse à nous et évitons les distractions.

Plutôt que de jouer aux devinettes ou de faire des suppositions, nous avons tout intérêt, que nous soyons émetteur ou récepteur, de demander du feed-back à l’autre et de ne pas sauter aux conclusions sans vérification. Pour nous assurer d’avoir bien compris le message qui nous a été transmis, nous pouvons le reformuler : Si j’ai bien compris, tu veux dire… Prenons aussi l’habitude de vérifier si notre interlocuteur a bien saisi l’essentiel de nos propos : Peux-tu me résumer ce que tu as compris?

Lorsque nous échangeons des points de vue et que nous sommes d’accord avec l’autre, faisons-lui en part honnêtement. Quand l’inverse se produit, reconnaissons que son point de vue est important à ses yeux et qu’il a du sens pour lui. Ne cherchons pas à le convaincre coûte que coûte.

Puisque la majeure partie des messages que nous transmettons se fait sur le mode non verbal et que ce type de communication influence considérablement l’ensemble de nos échanges, il est capital de tenir compte de ce qui ne se dit pas lorsque nous communiquons.  Ainsi, tenons compte du ton de notre voix, de nos expressions faciales, de notre posture, de nos gestes et de ceux de la personne avec qui nous nous trouvons. Ces signes non verbaux sont révélateurs. Ils peuvent renforcer, compléter, nuancer ou même contredire le message verbal.

La communication est la pierre angulaire de nos relations. Elle les colore, les enrichisse, mais peut aussi les fragiliser. À nous d’en développer les habiletés. 

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Sylvie Rousseau
— auteure, conférencière et psychologue

· conférencière sur la résilience
· conférencière sur le stress
· conférencière sur les relations de couple
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